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Parcours
biblique du 12 mars 2005
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Les exposés limpides d'Elian Cuvillier alternant avec des travaux dirigés de lecture des miracles ont permis aux participants de mieux comprendre ce que signifie pour nous chrétiens le récit de miracle. Récit de miracle : il n'y a d'histoire qu'interprétée au travers de ce que dit le témoin. L'interprétation donne au récit un sens : nous croyons que celui qui a opéré le miracle est le Fils de Dieu. Les récits nous disent quelque chose de la foi de ceux qui racontent : on accède à la conviction de celui qui témoigne de Jésus. Le récit est fait dans un langage commun à une époque : * Dans l'ancien testament les miracles soulignent l'intervention salvatrice de Dieu (Exode) * Pour les rabbins le premier miracle a été la création. Par contre le commandement de Dieu est plus important que le miracle. * Dans le monde païen les nombreux récits de miracles attestent de l'existence de sanctuaires consacrés à des dieux guérisseurs (Epidaure), de l'existence de magiciens, de la vie de philosophes itinérants ayant des dons de guérison (Appollonius de Tyane) Forme des récits : * Ce sont d'abord les personnages mis en scène qui donnent au récit son caractère : le thaumaturge qui est celui qui fait des choses étonnantes, le malade (ou ses représentants), les témoins, les disciples, les démons * Quels sont les motifs du récit ? L'histoire est passée au prisme d'un modèle littéraire. Cette histoire est structurée pour faire comprendre. Exemple de motif descriptif : le cri d'appel du malade ; exemple de motif central : la prière du thaumaturge ; exemple de motif final : l'acclamation après le miracle. * Ces récits de miracle sont de différentes formes : exorcismes, guérisons, miracle de la nature (tempête apaisée), miracle de don (Cana , multiplication des pains). Fonction des récits de miracle : * La fonction sociale : c'est la mise en scène d'un homme charismatique. * La fonction religieuse : en Jésus et par lui le règne de Dieu s'est approché, s'est avancé C'est avoir une vraie Parole qui libère * La fonction existentielle du récit de miracle : c'est de s'opposer au déterminisme du monde. La mort n'a pas le dernier mot. Notre journée a été ponctuée par la lecture de récits de miracle aussi bien dans les évangiles que dans des textes apocryphes, ou des textes païens. Résurrection du fils de la veuve de Naïn (Luc 7,11-17), guérison de l'aveugle de naissance (Jean 9,1-41), Jésus marche sur les eaux (Mt 14,22-33 ; Mc 5,45-52) ; Jn 5,16-21), histoire du roi Abgar et de Jésus, le miracle d'Appolonius (Philostrate IV 45) Par notre travail en groupes et avec l'aide d'Elian Cuvillier nous avons progressé dans ce que veut dire pour nous aujourd'hui le récit de miracle : Le miracle n'est pas une fin en soi, il ne fonde pas la foi. Le miracle est une réponse à un besoin pour faire éclore un désir. Nous croyons que Jésus qui a fait des miracles est le fils de Dieu, telle est notre foi. Sa Parole comble t'elle nos besoins ou suscite t'elle en nous le désir de l'autre, le désir de Jésus ? Le travail de guérison est un long chemin : le guéri doit d'abord devenir le sujet d'une Parole. Est ce nous qui parlons quand nous parlons A quel dieu sommes nous attachés ? Dieu on ne le rencontre que dans son humanité : comment cette Parole nous touche t'elle aujourd'hui ? Qu'est ce que l'humain en relation avec Dieu ? Le miracle est manifestation de Dieu sauveur Il vient à la rencontre de ses disciples apeurés sur les eaux du lac de Tibériade : "N'ayez pas peur". Même dans nos doutes Jésus est là, Il remet l'homme debout. Ce pourrait être avec ces mots dans le cur que nous partirions vers les autres après cette journée. Bruno Cabane |