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Nous ne
connaissons pas notre bonheur, ou la chance des clients du
réseau SILOE
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Expliquons-nous. Quand vous achetez un livre, vous avez envie de ne pas engager vos frais à la légère, surtout lorsque une profonde motivation intérieure vous incite à vous plonger dans tel ou tel sujet. Si vous avez compris cet enjeu personnel, si vous avez la chance de passer par Nîmes, vous savez où vous adresser, vous savez que tous les efforts seront faits pour vous procurer le livre religieux ou non, que vous recherchez. Ce que vous ne savez pas, c'est que les libraires du réseau SILOË sont les seuls en France, toutes librairies confondues, à fournir à leurs employés des formations qui concernent le contenu des livres qu'ils vendent. Une initiation théologique leur est en effet dispensée. Avouez qu'il y a du défi là dedans : au moment où la librairie religieuse connaît de réelles difficultés et où l'on ne devrait s'occuper que de vente et de marketing, il y a des gens encore assez fous pour croire que l'essentiel, même d'un point de vue commercial, consiste à se rendre disponible et compétent pour traiter ce qui est invisible pour les yeux, ce qui ne se voit bien qu'avec le cur et l'intelligence. Tous les ans, à Paris et à Nîmes, des libraires de toute la France viennent passer deux fois deux jours pour approfondir leurs connaissances théologiques. De la Bible à l'éthique, en passant par la liturgie et la célébration eucharistique, ou les grands courants de la théologie contemporaine, ils s'efforcent de comprendre les enjeux de la foi dans le monde actuel. Cette année, ils se sont attardés en particulier sur ce qui fonde l'eucharistie, sur les grands débats qu'elle a provoqués au cours de l'histoire. Comprendre quelle théologie de l'incarnation elle suppose n'est pas sans importance, en particulier en pays protestant. Comprendre ce que veut dire la présence réelle, qui pourrait s'en déclarer indifférent ? Quant à l'autre sujet abordé cette année, les nîmois ont pu en avoir une idée avec la conférence du Père Jean Rigal consacrée à l'avenir de l'Eglise en France. Il s'agissait de déterminer les grands axes du Concile Vatican II et leur pertinence actuelle. Peut-être étions-nous seulement en avance d'un an car c'est en 2005 que nous fêterons le quarantième anniversaire de la clôture de ce Concile si vital pour l'Eglise d'aujourd'hui et de demain. Nous aurons à en reparler souvent, et dans ces colonnes et au SEDIF. En attendant, soyez fidèles à votre libraire religieux comme il est fidèle à la mission qu'il effectue. Il est signe, dans le tissu social de notre ville et au-delà même de notre département de la présence du religieux dans la pensée et la culture contemporaines. Aidons-le. Catherine Marès |