Sedif-nimes

A la rencontre de l'Esprit Saint

Fiche n° 8

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Fiche n° 8

L'Esprit libère, le fruit de l'Esprit

La vie dans l'Esprit est une vie de libération, de liberté : « C'est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés » (Ga 5,1), « mais que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair ; mais pour la charité… car une seule formule contient toute la Loi en sa plénitude : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (5,13s). Le seul garant de la vraie liberté selon Dieu c'est l'Esprit, et Paul nous donne même les moyens de discerner si nous sommes dans la chair ou dans l'Esprit.

Car les œuvres de la chair peuvent se classer en trois catégories : débauche (perversion de l'amour humain), idolâtrie (perversion du service de Dieu) et discorde (division entre frères). Si nous ne nous conduisons pas conformément à notre dignité d'enfants de Dieu, nous ne pouvons prétendre à l'héritage de notre Père qui est le Royaume.

Mais "le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi" (5,22s). Ici le singulier est frappant, il s'agit d'un seul fruit de l'Esprit, car il n'y a qu'un Esprit qui n'est jamais divisé ni morcelé Et cet unique Esprit se repère facilement dans ses diverses manifestations, dont la liste nous est proposée ensuite.

La liberté chrétienne c'est l'Esprit qui la réalise en nous. Sur le même chemin que celui du Christ, "l'Esprit est notre vie" (Ga 5,24). La Loi ne s'impose plus de l'extérieur. L'Esprit est vainqueur de toutes formes de mort et si par le baptême nous sommes incorporés au Christ, alors l'Esprit doit pouvoir nous faire agir comme le Christ (cf 5,25).

Nous découvrons alors ce que l'épître aux Romains appelle la "loi de l'Esprit" qui nous libère de la "loi du péché et de la mort" (Rm 8,2). Nous ne sommes pas voués à rester dans la transgression ni dans l'état de culpabilité, nous sommes appelés à être affranchis des œuvres de la chair afin de vivre selon l'Esprit.

Telle est la libération que le Christ nous apporte (8,5-13). Rappelons que les expressions "vivre selon la chair" ou "les œuvres du corps" ne désignent pas le corps opposé à l'âme, mais la condition de l'homme dans sa fragilité, un genre de vie centré sur lui-même, indocile à l'Esprit, esclave de sa volonté propre.

Nous l'avons vu, le baptisé est celui qui se laisse mouvoir par l'Esprit qui est don du Père et du Fils. Et, comme le dit saint Paul, "tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu" (Rm 8,14). Et l'on pourrait inverser la proposition : sont fils de Dieu ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu.

Le verbe grec qui est traduit par conduire ou animer a un sens très dynamique, et appartient au vocabulaire de l'Exode. L'action de l'Esprit qui nous conduit, nous libère de l'esclavage (celui lié à l'Egypte et celui du péché), fait de nous des fils en marche vers l'héritage des enfants de Dieu. S'il ne nous est pas dit où l'Esprit nous conduit c'est bien pour nous montrer toute la sollicitude dont Dieu fait preuve envers son peuple dans la traversée du désert : « Ta grâce a conduit ce peuple par toi racheté. » (Ex 15,13)

Tel un berger son troupeau, Dieu conduit son peuple (Ps 77,21 ; Ex 13,21 ; Dt 32,12). Et c'est bien là le propre de l'Esprit, et la condition même des enfants de Dieu. Dieu nous conduit et nous libère et ce faisant il fait de nous des fils, et nous donne de connaître la paix, la joie, la charité, la confiance...

Recevoir l'Esprit et en vivre c'est expérimenter qu'Il est vie (Rm 8,10-13) et fait vivre (8,11), qu'il nous fait prier le Père (8,15), qu'il intercède pour nous (8,26-27), qu'il atteste que nous sommes enfants de Dieu (8,16). Cette expérience que nous sommes fils ne se reçoit pas de l'extérieur, elle se fait directement devant Dieu dans l'Esprit. Car c'est bien l'Esprit qui tourne l'homme vers Dieu par la Résurrection du Christ, qui est une expérience objective, et par son mouvement intérieur il nous porte vers Dieu ce qui est une expérience subjective.

L'omniprésence de l'Esprit dans l'épître aux Romains ne doit pas nous faire oublier que Dieu est appelé Père par l'Esprit qui est en nous, Lui qui nous donne son propre Fils (cf 8,32). Il nous touche à travers le Fils et l'Esprit et tout ce qu'il fait, il le fait par eux. En eux nous trouvons cette libération des enfants de Dieu qui nous donne de faire les œuvres de l'Esprit et de goûter au fruit de l'Esprit.

 

Pour continuer la réflexion

• Découvrons les textes de l'AT qui forment l'arrière-fond de Romains 8. Lire Jr 31 et Ez 36 - 37, ainsi que tout le thème de la libération d'Egypte dans le livre de l'Exode (6,6 ; 13,3.14 ; 14,5 ; 20,2). Essayez de faire les parallèles correspondants.

• A quelle liberté est appelé le chrétien ? Comment l'épître aux Galates définit-elle cette liberté ?

• Cherchez des éléments concrets au quotidien qui nous poussent à nous mettre sous l'action de l'Esprit pour que nous usions de notre liberté selon la volonté de l'esprit.

• Pouvez-vous faire le lien entre l'adoption filiale, l'héritage et la liberté de l'Esprit ?

 

Texte biblique

La vie dans l'Esprit (Rm 8,1-27)

Il n'y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. La loi de l'Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus t'a affranchi de la loi du péché et de la mort.

De fait, chose impossible à la Loi, impuissante du fait de la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils avec une chair semblable à celle du péché et en vue du péché, a condamné le péché dans la chair, afin que le précepte de la Loi fût accompli en nous dont la conduite n'obéit pas à la chair mais à l'esprit.

En effet, ceux qui vivent selon la chair désirent ce qui est charnel ;

ceux qui vivent selon l'esprit, ce qui est spirituel. Car le désir de la chair, c'est la mort, tandis que le désir de l'esprit, c'est la vie et la paix, puisque le désir de la chair est inimitié contre Dieu : il ne se soumet pas à la loi de Dieu, il ne le peut même pas, et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu.

Vous, vous n'êtes pas dans la chair mais dans l'esprit, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous.

Qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas, mais si le Christ est en vous, bien que le corps soit mort déjà en raison du péché, l'Esprit est vie en raison de la justice.

Et si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

Ainsi donc, mes frères, nous sommes débiteurs, mais non point envers la chair pour devoir vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez. Mais si par l'Esprit vous faites mourir les œuvres du corps, vous vivrez.

En effet, tous ceux qu'anime l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Aussi bien n'avez-vous pas reçu un esprit d'esclaves pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptifs qui nous fait nous écrier : « Abba ! Père ! »

L'Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers ; héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui.

J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu… Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement.

Et non pas elle seule : nous-mêmes, qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l'attente de la rédemption de notre corps…

…Pareillement l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables, et Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l'Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu.

Et nous savons qu'avec ceux qui l'aiment Dieu collabore en tout pour leur bien, avec ceux qu'il a appelés selon son dessein.