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Je
répandrai mon Esprit sur toute
chair
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Dès l'Ancien Testament, le lecteur rencontre l'action mystérieuse de l'Esprit, plus souvent qu'on ne le croit parfois. Certes, « l'Esprit n'a pas encore été donné » (Jn 7,39) par Jésus, mais sa présence est affirmée dès le deuxième verset de la Bible : « Au commencement, le souffle de Dieu planait à la surface des eaux », et c'est la création, chantée ainsi dans le Psaume 104,30 : « Tu envoies ton souffle, ils sont créés ». Il s'agit bien d'une présence, d'une puissante action divine. Ailleurs, il sera ainsi question d'une venue de Dieu, de sa main sur telle personne, tel groupe... Ouvrons notre Bible... Dans les récits sur Moïse, quelques textes : dans Ex 35,30-35, il s'agit des talents nécessaires à ceux qui construisent la Demeure. « Beçalel fut rempli de l'esprit de Dieu pour qu'il ait sagesse, intelligence, connaissance et savoir-faire universel : création artistique, travail de l'or... ». C'est l'esprit qui, dans le camp, fait prophétiser soixante-dix anciens... et d'autres, à la joie de Moïse (Nb 11,24-30). Sans oublier Balaam, porté à prophétiser tout autre chose que ce qu'il croyait (Nb 22-24). Dans les récits sur les Juges, les tentations d'infidélité à l'Alliance sont fréquentes, le peuple de Dieu étant encore peu formé. Dieu suscite alors des Juges, des « personnes qui vont recevoir une force divine qui transforme des personnalités humaines ». Aventures parfois extraordinaires, dramatique avec Jephté (Jg 11,29-39), cocasse avec Samson (Jg 13-16). Mais cet ensemble contribuera par étapes à la formation du peuple de Dieu. Lire dans le livre des Juges 3,10 ; 6,34 ; 11,29 ; 14,6 : des textes mentionnant la présence de l'esprit de Dieu. Dans les Livres de Samuel-Rois, le dernier juge, Samuel sera encouragé par Dieu à donner l'onction royale au premier Roi, Saül (1 S 10,1-10). Mais celui-ci n'étant pas fidèle sera rejeté, dur avertissement pour tout roi ! « Le SEIGNEUR aime-t-il les holocaustes et les sacrifices autant que l'obéissance à la parole du SEIGNEUR ? Non ! L'obéissance est préférable au sacrifice, la docilité à la graisse des béliers. Mais la révolte vaut le péché de divination, et l'opiniâtreté, la sorcellerie. Puisque tu as rejeté la parole du SEIGNEUR, il t'a rejeté, tu n'es plus roi » (1 S 15,22-23). Viendra alors David dont il est dit, à propos de son onction royale : « L'Esprit du SEIGNEUR fondit sur David à partir de ce jour-là. » La tâche liée à ce don fut provisoire pour les Juges. Avec les Rois, elle devient permanente et l'on espérera la venue d'un Roi-Messie selon le cur de Dieu qui sauvera son peuple (cf. fiche n°2). Dans les récits des prophètes, son action revêt de multiples formes. Il suscite à parler au nom du SEIGNEUR : « L'esprit du SEIGNEUR tomba sur moi et me dit : "Parle ! Dis : Ainsi parle le SEIGNEUR " (Ez 11,5). » Il envoie en mission (lire Ez 2,1-7). Il remplit « de force, d'équité et de courage » pour la mission (Mi 6,8). Il passe de l'un à l'autre, tel l'esprit d'Élie à son disciple Élisée (lire 2 R 2). Il est une force de vie pour le peuple exilé à Babylone : « Vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR quand j'ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple. Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez. » (lire Ez 37: la vision des ossements desséchés). Il fait aller, où Dieu veut qu'on aille (Ez 1,12). Il soulève en vision le prophète (Ez 3,12). Il l'investit (2 Ch 15,1 ; 24,20). Finalement, n'est-ce pas L'ESPRIT DU SEIGNEUR qui mène l'histoire du peuple et de ses rois pour le conduire au repos (Is 63,14) ? Cette présence est espérée pour tout le peuple : « Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, vos jeunes gens auront des visions. Même sur les serviteurs et les servantes, en ce temps-là, je répandrai mon Esprit » (Jl 3,1-2). « jusqu'à ce que, d'en haut, l'esprit soit répandu sur nous » (Is 32,15). Telle est l'espérance d'Israël. Cette venue de l'Esprit exige accueil, fidélité, disponibilité. Il appartient à chacun de nous de poursuivre la découverte, les textes sont si nombreux ! On peut se laisser guider par les notes marginales ou au bas des pages de la plupart des Bibles. Bon courage ! Pour poursuivre la réflexion Lire posément quelques-uns des récits signalés. Essayer ensuite "de se les raconter" en mettant en relief des expressions qui disent, pour telle circonstance lointaine, à quel besoin répondait alors cette venue de l'Esprit de Dieu et ce qu'elle a réalisé effectivement. Mettre alors par écrit, parmi les références données, quelques-unes des actions de l'Esprit que nous souhaitons pour nous-mêmes, pour nos familles, notre quartier, notre groupe... Prendre une prière courante à l'Esprit Saint (ex. Veni Creator ou chant connu) et essayer de trouver son enracinement biblique. Texte biblique L'Esprit passe d'Elie à Elisée (2 R 2,1-15 ss) Voici ce qui arriva lorsque le SEIGNEUR enleva Elie au ciel dans le tourbillon : Elie et Elisée partirent de Guilgal, et Elie dit à Elisée : « Reste donc ici, car le SEIGNEUR ne m'envoie qu'à Béthel. » Mais Elisée répondit : « Aussi vrai que le SEIGNEUR est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai pas ! » Et ils descendirent à Béthel. Les frères prophètes, qui résident à Béthel, sortirent à la rencontre d'Elisée et lui dirent : « Sais-tu qu'aujourd'hui le SEIGNEUR va emporter ton maître par-dessus ta tête ? » Il dit : « Moi aussi je sais ; silence ! » Elie lui dit : « Elisée ! Reste donc ici, car le SEIGNEUR ne m'envoie qu'à Jéricho. » Mais il répondit : « Aussi vrai que le SEIGNEUR est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai pas ! » Et ils allèrent à Jéricho. Les frères prophètes qui résident à Jéricho s'ap-prochèrent d'Elisée et lui dirent : « Sais-tu qu'aujourd'hui le SEIGNEUR va emporter ton maître par-dessus ta tête ? » Il dit : « Moi aussi je sais ; silence ! " Elie lui dit : « Reste donc ici, car le SEIGNEUR ne m'envoie qu'au Jourdain. » Mais il répondit : « Aussi vrai que le SEIGNEUR est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai pas ! » Et ils s'en allèrent tous deux. Cinquante frères prophètes vinrent et s'arrêtèrent à distance, au loin, pendant que tous deux se tenaient au bord du Jourdain. Alors Elie prit son manteau, le roula et frappa les eaux, qui se divisèrent d'un côté et de l'autre, et tous deux traver-sèrent à pied sec. Dès qu'ils eurent passé, Elie dit à Elisée : « Demande : Que puis-je faire pour toi avant d'être enlevé d'auprès de toi ? » Et Elisée répondit : « Que me revienne une double part de ton esprit ! » Elie reprit : « Tu demandes une chose difficile : si tu me vois pendant que je serai enlevé d'auprès de toi, cela t'arrivera ; sinon, cela n'arrivera pas. » Or, comme ils marchaient en conversant, voici qu'un char de feu et des chevaux de feu se mirent entre eux deux, et Elie monta au ciel dans le tourbillon. Elisée voyait et il criait : « Mon père ! Mon père ! Char d'Israël et son attelage ! » Puis il ne le vit plus et, saisissant ses vêtements, il les déchira en deux. Il ramassa le manteau d'Elie, qui avait glissé, et revint se tenir sur la rive du Jourdain. Il prit le manteau d'Elie et il frappa les eaux en disant : « Où est le SEIGNEUR, le Dieu d'Elie ? » Il frappa les eaux, qui se divisèrent d'un côté et de l'autre, et Elisée traversa. Les frères prophètes le virent à distance et dirent : « L'esprit d'Elie s'est reposé sur Elisée ! » Ils vinrent à sa rencontre et se prosternèrent à terre devant lui |