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Info-Doc n°45

Formation Santé

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Formation Santé

"Accompagner les souffrances de la fin de la vie"

La formation « Accompagner les souffrances de la fin de la vie » a débuté le 13 janvier 2005. Elle rassemble 77 participants : 40 professionnels de la santé (pour la plupart des infirmières), 33 membres d'au-mônerie ou accompagnants bénévoles et 4 animatrices qui prennent en charge lors de chacune des journées, l'animation d'un des ateliers interactifs Ces personnes viennent de toute la Région, depuis Perpignan, Carcassonne, Montpellier jusqu'à Avignon et, bien sûr, de Nîmes et de divers lieux du Gard. Mme Marie-Louise Lamau et le Dr Bruno Richard sont présents à chaque rencontre pour présenter les intervenants, faire brièvement écho à leur conférence et relancer éventuellement le débat avec l'assistance.

L'objectif de cette formation est de sensibiliser les participants aux souffrances de la fin de la vie et de les aider à mieux y faire face.

À une époque où la bio médecine, puis la génétique ont connu des avancées spectaculaires, l'espoir demeure immense, malgré certains démentis de l'expérience, d'arriver à vaincre les maladies, les handicaps, la vieillesse et peut-être la mort. Que l'on pense au succès croissant, d'année en année, du téléthon… En contre partie, le spectacle de la douleur devient difficilement soutenable. La tentation est grande de laisser à sa solitude celui qui souffre et s'approche de la mort. La grande canicule de l'été 2003 nous en a donné le triste exemple.

Pourtant notre société prend progressivement conscience du « devoir de non-abandon », pour reprendre l'expression d'Emmanuel Hirsch, directeur de l'Espace éthique de l'AP-HP. Le courant des soins palliatifs y a contribué pour une grande part. C'est lui qui a dégagé le concept de « douleur totale » ou « souffrance globale » qui dit l'interférence des douleurs physiques et de la peine psychologique et morale. C'est lui qui, à partir de là, a affirmé la nécessité à côté du « soin » de l' « accompagnement ». Ou, mieux, qui a montré que le soin intégrait l'attention au patient, à son vécu, à son histoire, à ses attentes.

Mais une telle attention ne s'improvise pas. Elle va à contre courant de notre réaction spontanée de fuite ou d'ennui devant celui qui souffre, ou est diminué dans ses facultés physiques et mentales. Alors que les familles sont dispersées et souvent incapables d'accompagner leurs proches, les soignants se voient déléguer cette tâche. S'adjoignent à eux les membres d'équipes d'aumônerie et les accompagnants bénévoles. Comment gérer ce surcroît de responsabilité ? Comment faire équipe, tous ensemble, pour le bien du patient ? Ceci ne va pas sans difficultés et, n'ayons pas peur du mot, de souffrances : celle des familles, celle des soignants, celle des accompa-gnants. Trouver l'attitude adaptée, le silence attentif, le mot juste, qui n'ajouteront pas la souffrance à la souffrance (primum non nocere) mais qui apporteront sécurité et apaisement, les participants s'y exercent par l'écoute de femmes et d'hommes d'expérience, par l'échange de leur expérience personnelle et leur recherche, dans un parcours de huit journées qui se veut progressif. Dans leur grande majorité les participants se disent satisfaits et encouragés à avancer dans ce chemin de l'attention à l'autre.

Marie-Louise Lamau