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Il nous faut cependant, pour aller au cœur de ce mémorial, essayer de sortir de nos propres limites, celles de nos catégories occidentales marquées par la logique chronologique : passé, présent, futur. Comment, sinon, pourrions-nous comprendre la prière eucharistique du Jeudi saint « Au moment d'être livré, et d'entrer librement dans sa passion, c'est-à-dire aujourd'hui » ou bien, « Je suis ressuscité, et je me trouve avec toi. Ta main s'est posée sur moi, ta sagesse s'est montrée admirable, alléluia ! » (antienne d'ouverture du dimanche de la résurrection). La liturgie est bien maîtresse d'enseignement capable de nous ouvrir un chemin pédagogique d'intelligence de la foi. Certes, elle n'est pas la seule voie mais, elle est un tel condensé de vie qu'elle peut, sans aucun doute, nous conduire au mystère. Telle était du moins la conviction du vieil adage : « Lex orandi, lex credendi », c'est-à-dire : « La loi de la prière est la loi de la foi ». Quarante jours nous ont été donnés comme chemin catéchuménal vers Pâques, le temps du Carême. La Semaine sainte nous a proposé à son tour d'entrer dans l'accueil du Christ mort et ressuscité, clef de l'histoire et de notre vie. « Il est, Il était et Il vient » (Ap 1,8 ; 4,8). Voici que s'ouvre maintenant devant nous un chemin de cinquante jours, le temps pascal, qui ne cesse de nous introduire au cœur du mystère : « Il est grand le mystère de la foi ». Le dernier film sur la passion du Christ, les questions autour de la naissance du christianisme peuvent légitimement nous interroger, voire nous troubler. Cela mérite peut-être d'être relu, travaillé, pourquoi pas avec d'autres ! La lecture du texte d'Isaïe et celui de la passion selon St Jean (lectures du vendredi saint), dans leur retenue et leur profondeur, trouveront difficilement leur égal ! Il nous est donné avec tout notre être d'y entrer : mystère de mort et de résurrection, gloire de l'Agneau immolé. Jean-Luc Thirion |
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La
liturgie est un de ces lieux privilégiés de la
vie chrétienne, qui ne cessera de nous étonner
! Elle est, selon le sens premier du terme, un agir
(liturgein) où "la vie donnée" peut prendre
corps en forme de célébration. Foi et vie,
loin de s'opposer, trouvent en ce lieu un ancrage
fondamental pour dire, vivre en acte, le cœur
même de notre foi sous forme de mémorial
(ziqqarôn) : une manière surprenante de
conjuguer présent, passé et futur. C'est
pourquoi ne peut cesser de résonner à nos
oreilles son fondement indéracinable, toujours
nouveau : « Le Christ est vraiment
ressuscité, alléluia ! ».