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"Atelier de lecture
biblique pour hébraïsants"
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Notre atelier, animé par Jean-Luc Thirion, ne fonctionne que depuis octobre 2OO1. C'est normal et logique puisqu'il est l'aboutissement des cours d'hébreu biblique du CREC, mis en place depuis novembre 1999 (année 1 : initiation, année 2 : perfectionnement). L'étude de la langue est ainsi mise au service de l'intelligence du texte. Bien entendu, l'atelier accueille aussi des personnes ayant étudié l'hébreu par ailleurs. Au cours de cette première année, Jean-Luc Thirion a guidé nos pas à travers les mots de Genèse 2 et 3. Quelle différence, me direz-vous, avec une étude biblique classique ? Peut-être vous semblera-t-elle minime mais je crois que l'acte de traduire nous fait prendre en compte et redécouvrir chaque mot. Pour prendre des exemples (qui me sont personnels) : le mot homme (ish) est employé pour la première fois au verset 2-23, seulement après l'apparition du mot femme (ou épouse) (isha). Avant ce verset, c'est le terme générique de Adam qui est utilisé, Adam tiré de la adamah (la terre), "le glébeux" pour Chouraqui, mais qu'on pourrait traduire aussi par "l'humain", comme venant de l'humus. L'Adam devient homme en reconnaissant son épouse. Cet Adam est tellement riche de sens, perdus en français : les lettres qui le composent désignent égale-ment le verbe "être rouge", l'adjectif "rouge", et dam signifie "sang". Et aussi, quelle joie de découvrir au verset 2-20 la conception divine de la femme : un secours pour l'homme vis à vis de lui, le "vis à vis" est omis dans tellement de traductions ! Chacun trouve son bonheur, la bible est si riche. Ce qui est sûr, c'est qu'elle est toujours d'actualité, elle parle au cur de chacun. Peut-être gagne-t-elle encore en substance quand on l'aborde dans sa langue d'origine. Je ne peux que remercier le SEDIF et le CREC d'avoir rendu cette approche biblique possible. Claire Martin |