Sedif-nimes

Info-Doc n°27

Echos de l'EFPA

| Précédente | Suivante |

Echos de l'EFPA

Week-end de l'Ecole de Formation Pastorale et Apostolique

Les 24 et 25 novembre derniers nous étions une cinquantaine, issus des cinq "vagues" successives de l'École de Formation Pastorale Apostolique, venus de tous les horizons du diocèse et rassemblés à la maison diocésaine, à la demande de tous, pour un week-end de réflexion (et de retrouvailles !).

Le thème proposé par Christian Salenson était "Les courants d'idées d'aujourd'hui", avec charge pour chacun de venir avec des propositions et de la documentation pour les étayer, afin d'arriver à une meilleure connaissance de ces courants de pensée du monde actuel et de celui qui se dessine pour le futur proche.

Les propositions de travail ont presque été aussi nombreuses que les participants mais six grands thèmes de réflexion se sont dégagés pour un travail en sous-groupes suivi d'une mise en commun animée :

- Dieu aujourd'hui : Les attentats de New-York ont rappelé des évidences : si nous vivions dans un monde en paix, on parlerait sans doute beaucoup moins de Dieu ! ; De plus, le "progrès" ne met pas à l'abri d'un retour de la barbarie (cf. l'Europe et les Nazis). 

Les différences entre les États sont pointées : aux USA "In God we trust" tandis que la France est marquée par la laïcité; mais celle-ci évolue : de la laïcité de combat du début du XXe siècle nous sommes passés à une laïcité de neutralité pour arriver aujourd'hui à une laïcité de débat avec l'enseignement de l'histoire des Religions et donc la reconnaissance que la religion est constitutive de la culture d'un individu !

- Les nouveaux mouvements religieux - la quête du bonheur : Du positif des besoins de sacré, de religieux, de convivialité, d'harmonie avec la nature on peut vite glisser vers un bonheur aseptisé, un "cocooning" qui ne correspond pas à la réalité et donc à un bonheur illusoire qui est loin de l'Amour !

- Un monde pluriculturel et plurireligieux : Par rapport aux autres cultures que nous côtoyons (qui sont généralement très marquées par leur religion - facteur identitaire), la nôtre est caractérisée par son "non-accueil". Il faut profiter des initiatives de Jean-Paul II (journée de jeûne du 14 décembre &endash; fin du Ramadan - et rencontre d'Assise du 24 janvier 2002) pour participer davantage au dialogue interreligieux (reconnaissance de la religion de l'autre, œuvrer pour une connaissance et une compréhension mutuelle tout en affirmant notre croyance dans notre foi chrétienne et en étant conscients que toutes les religions ne sont pas identiques).

- La bioéthique ou "respecter l'être humain dans son désir de mieux être" : Face au problème de la souffrance, la société civile s'est mise au travail (soins palliatifs…) mais les dérapages existent. Pour lutter contre une philosophie de "mort" en vogue actuellement en Allemagne, aux U.S.A (eugénisme, intervenir sur le vivant pour la corriger "à tout va") toutes les religions ont leur mot à dire. Notre dignité, c'est aussi de ne pas tout maîtriser; la vie est un cadeau et il faut donc faire confiance.

- Les media : Dans un monde où l'on sait tout, tout de suite, il faut être vigilant. Attention aux manipulations (images d'archives présentées comme si elles étaient récentes, trucages et censure de l'information - pas de morts montrés le 11/09, pas de morts en Afghanistan… ). Il est important de diversifier les sources  (TV, radio, quotidiens, hebdomadaires) pour consolider l'information. Il semble toutefois qu'une amélioration soit en cours (plus de prudence dans les affirmations et les commentaires) par rapport à ce que nous avons connu il y a quelques années… à suivre !

- La violence : Celle des "jeunes" est bien entendu pointée, car c'est la plus visible et qu'elle est souvent physique! Mais se pose plutôt le problème plus général du rapport à la Loi. La Loi peut être ignorée, niée, contournée… et le problème n'est plus circonscrit aux jeunes mais nous concerne tous, jeunes et plus âgés, citoyens plus ou moins responsables… Et n'oublions pas la "violence" que les pays "riches" font parfois subir aux pays "pauvres" (le problème du SIDA en Afrique et le coût de la tri-thérapie en est un récent exemple).

Finalement, ce week-end fut trop court et nous sommes parfois restés sur notre faim : nous aurions bien voulu approfondir tel ou tel point ! Mais rien n'empêche de poursuivre ces réflexions dans nos lieux d'Église !

Serge et Chantal Grillet

 

Soirée "Week-end" : Entretien avec Anne Courbaud

Après le dîner, Christian Salenson a demandé à Anne de nous faire part de son expérience de peintre parmi les jeunes et dans la rue. Le temps imparti était de quarante cinq minutes. Quarante cinq minutes de discussion sur l'art pour la non initiée que je suis, cela me paraissait long ! Comment allais-je être attentive aussi longtemps ?

Pendant quelques années, la mairie de Nîmes a mis une maison à la disposition d'artistes : peintres, sculpteurs, musiciens… Le lieu était vétuste, bruyant à cause des musiques qui s'entendaient sur plusieurs étages.

Mélange de personnes d'âges différents, de cultures et d'éducation différentes, mais où chacun se respectait, discutait et échangeait.

Cette organisation précaire s'est structurée, le groupe s'est renouvelé. Il a fallu plus de rigueur et de discipline, ce qui n'a pas été apprécié par tout le monde et l'ambiance s'en est trouvée modifiée.

Au fils des ans, Anne Courbaud a vu sa peinture évoluer. Le support a changé, la peinture est différente. Une phrase a attiré mon attention : "Je regarde ma peinture et c'est ma peinture qui me renvoie ce que je suis".

Actuellement, à la demande de l'évêché, Anne participe depuis un mois,à une expérience de peintre dans la rue, expérience lancée à Marseille depuis dix ans environ. Pour l'instant, à Nîmes, seuls des enfants ont "osé", mais cette proposition s'adresse à tout le monde.

Les quarante cinq minutes ont passé vite, trop vite. De sa voix calme, posée, avec des mots simples, Anne a su nous parler d'art, mais surtout de communication, d'enrichissement réciproque et d'amour.

Anne-Marie Mejean