Sedif-nimes

Info-Doc n°20

Echos de la FDL

| Précédente | Suivante |

Echos de la FDL

Journée des animateurs

Quel bilan utile tirer de cette journée de formation des animateurs ?

Saluons d'abord la présence de quelques nouveaux : Madame Ricateau, de Villeneuve, venue pour découvrir cette formation, Madame Mongay et Lilyane Girardot de Remoulins, Madame Christol de La Grand Combe, sans oublier le Père Gauzy qui représentait le secteur d'Uzès, le Père Malescours et le Père Burlet. Remercions les anciens pour leur fidélité : ils nous donnent l'impression de travailler "en famille"

Comme toujours, c'est un tour de force que d'arriver à présenter le dossier de manière à le rendre plus facile à travailler pour chacun. Nous sommes conscients des difficultés de l'entreprise. Peut-être faudra-t-il changer notre fusil d'épaule et se limiter à une formation strictement pédagogique, indépendante du contenu du dossier. Quant à l'idée émise d'une seconde journée de formation dans l'année, cela parait peu réalisable, malheureusement.

Catherine Marès s'est chargée de la présentation générale pour ouvrir la journée, (on en lira quelques extraits ci-joints), Frédéric Camacho du temps de prière, Luc Mellet a présenté la première fiche avec un travail en ateliers sur le texte biblique, chacun des trois groupes ayant à traiter une des trois questions proposées dans le dossier. Après la remontée de ce travail, chaque participant a disposé d'un temps de réflexion personnelle pour s'approprier les réflexions et les découvertes de la matinée.

Le très convivial repas tiré du sac à peine avalé, et c'était reparti pour l'après-midi. Dominique Frémont et Eric Charlet, responsables de la pastorale familiale pour le diocèse, sont venus nous dire quelles étaient leurs attentes et comme ils avaient besoin que dans chaque paroisse il y ait quelqu'un qui coordonne les actions en faveur de la famille. Cet objectif rejoint le nôtre : qu'il y ait dans les conseils de pastorale un responsable de la formation qui fasse le lien avec le Sedif et la FDL. C'est donc au niveau des paroisses quil nous faut créer des liens pour qu'émergent des personnes responsables et conscientes des enjeux. Cette ouverture sur la pastorale familiale a été très appréciée. Elle incite nos groupes à sortir de leurs habitudes et à inventer.

A ce titre, outre l'idée d'inviter à telle ou telle rencontre sur la famille, aménagée à leur intention, tous les mariés des dix dernières années, par exemple, Luc Mellet a suggéré d'ouvrir des débats sur ce thème avec des élus locaux. L'idée prend déjà forme du côté de Bouillargues. Cela peut offrir une excellente occasion de pointer ensemble les enjeux de la famille dans un contexte précis et de dialoguer avec tous les partenaires de l'institution.

Restait à travailler trois autres fiches, en groupes séparés. Certains se sont limités aux ateliers bibliques, d'autres aux exposés. L'important est que chacun s'approprie le dossier et exploite au maximum les moyens mis à sa disposition. Les "points de repère" du dossier des participants peuvent aider ceux qui ne veulent pas se lancer dans des exposés complets. Les documents de base peuvent être étudiés en lieu et place de l'exposé. C'est à chacun de travailler à sa guise, lorsqu'il a bien compris quels sont les enjeux du dossier, quelle est sa perspective d'ensemble.

Les journées "Quelle mission pour la famille aujourd'hui ?" (cf. tracts) ne reprennent pas exactement le cheminement du dossier. Elles veulent toucher un public beaucoup plus large et qui ne participe pas forcément à nos formations. C'est à chacun d'entre nous d'en faire la publicité.

Présentation générale du dossier : (quelques extraits)

(…) La famille n'est pas la somme des individus qui la composent, comme le tableau n'est pas la somme des couleurs utilisées pour le peindre. Elle est une composition, à partir des individus qui la fondent et sur laquelle elle se fonde. Aussi n'existe-t-il pas un modèle unique de la famille, mais autant de modèles qu'il y a d'artistes.

(…) Il faut peu ou prou être artiste pour construire sa famille, pour que chacun de ses membres s'y sente bien et pour que les gens qui la voient du dehors aient envie de la regarder, fasse provision de vie et d'optimisme en la voyant vivre.

La première qualité que l'on demande à un artiste, c'est de construire son œuvre. Un tableau réussi est un tableau dont les éléments ne sont pas situés les uns par rapport aux autres au hasard. Il faut qu'ils soient liés entre eux par une logique interne et que celle-ci réponde à un dessein d'ensemble. Vous connaissez l'importance de la ligne de fuite, qui est en quelque sorte la direction que le peintre indique comme un but à atteindre à celui qui regarde son œuvre. De ce fait, le peintre choisit un angle de visée et nous le propose. Si notre regard est attentif, on peut même dire que par une sorte de communion, il nous l'impose.

Nous aussi nous avons dû choisir un angle de visée pour construire jce descriptif de la famille aujourd'hui et vous le proposer.

Il nous a semblé que le plus beau regard qui pouvait se porter sur la famille était le regard de celui qui dès l'origine l'a pensée comme l'œuvre la plus réussie qu'il lui était possible de réaliser sur la terre. "Dieu vit que cela était bon" et même que c'était très bon d'avoir suscité à Adam, une partageuse de vie, chair de sa chair, identique en son être et différente en son aptitude à manifester son rapport aux êtres qui composent la création. Une chose est de déposer sa semence dans le sein de la femme, autre chose est de nidifier, de ménager à l'homme à venir les sucs nécessaires à sa maturation, à son éclosion. Et les deux ne font qu'un, non pas seulement une seule chair comme le disent la plupart des traductions, mais un seul corps selon le texte grec.

Dès ce préambule, vous voyez l'ambiguïté de notre sujet : allions-nous parler du couple, de ce qui lui est nécessaire pour se constituer, pour s'établir, pour durer, ou allions-nous parler de ce à quoi le couple est ordonné : la famille. Conjugalité et parentalité ne sont pas une seule et même chose, même s'ils sont étroitement liés. La famille pâtit souvent beaucoup de ce qu'un les deux termes prévaut sur l'autre. Beaucoup auraient souhaité, au sein de la pastorale familiale en particulier, que nous nous fixions comme objectif d'analyser les crises que vivent les couples et la famille aujourd'hui, en donnant en quelque sorte des moyens d'en sortir. Vous imaginez bien que tel n'est pas notre objectif de formation. Nous avons délibérément et sans modestie choisi "le point de vue de Dieu".

Vous devriez, à ce stage de mon exposé, me faire une objection. Si tel est votre intention, vous vous contredisez et allez forcément passer du descriptif au normatif. Si Dieu a un dessein sur la famille, alors Il lui impose des normes, Il lui dit comment elle doit se comporter pour accomplir ce projet qu'Il a formé pour elle et qui est si beau. Nous revoilà dans un schéma moralisant, celui, je vous l'ai dit au départ, que nous avons refusé d'adopter.

Cette tendance à toujours ramener les choses à la morale vient, je crois, de ce que nous avons une fausse idée de Dieu. Dieu est le suprême artiste dont la seule joie est que nous devenions artistes à notre tour. Il met à notre disposition une palette de couleurs et un pinceau, une toile bien plantée sur un chevaler. Puis Il nous dit : "A vous de jouer avec toutes ces merveilleuses couleurs." Le seul conseil qu'Il nous donne, c'est, autant que possible, de regarder le modèle, le seul modèle qui soit à notre disposition, Lui, le Père, son Fils Jésus-Christ, l'Esprit Saint qui donne la vie.

Partant de là, le schéma de notre dossier s'explique (à suivre…)

(…) La première chose que l'on constate, en regardant le modèle divin, c'est que les trois personnes de la Trinité constituent un Dieu unique sans jamais perdre leur identité, leur autonomie de personne. Rappelez-vous le dossier Trinité. C'est pour cela que nous avons commencé par étudier la famille comme lieu d'épanouissement de la personne. (Fiche 2) La condition pour y parvenir est de renoncer à tout modèle fusionnel pour le couple et à toute tentative de "récupération", d'aliénation de la part des parents sur la personne de leurs enfants. Si la famille n'est pas trinitaire dans son mode de fonctionnement, alors on comprend le fameux "Famille, je vous hais !" d'André Gide. Elle peut devenir un enfer. L'exigence de respect de la personne de l'autre, en contrepartie, peut devenir tellement crucifiante qu'elle nous oblige à avoir les yeux fixés sur le seul modèle qui ait vécu, nous savons tous jusqu'à quelle extrémité, la passion de sauver et d'aimer. Bien sûr, les conjoints, les parents sont maîtres des couleurs (jusqu'à un certain point), maîtres de leur donner forme et texture. La loi de l'amour dont le Christ nous a donné le modèle sera toujours néanmois la sienne. Cela peut faire mal, très mal et nul n'y échappe. Mais la croix ne se sépare jamais de la résurrection. Au sein des pires douleurs, nous la sentons à l'œuvre, nous savons qu'elle est en train de triompher de toutes les pesanteurs, de tous les déchirements, de toutes les ruptures.

Construire l'autre en tant que personne, tel est donc le thème de la deuxième fiche.

(à suivre)

Catherine Marès