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Des projets
Un thème : "la
Famille"
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Dans une société en profonde mutation, la famille est aujourd'hui bousculée, voire déstabilisée. Le temps familial est soumis aux tensions de la vie qui n'est pas un long fleuve tranquille mais plutôt un torrent impétueux et imprévisible. Aujourd'hui, plus que jamais, vivre est vivre dans l'urgence. Apprendre à maîtriser ses états d'urgence, voilà une tâche essentielle pour la famille. Pourtant, la famille doit apparaître comme "un champ ouvert sur l'espérance, un authentique chemin d'humanité". Elle doit garantir aux adultes et aux enfants un havre de paix où il fait bon vivre et où chacun peut développer sa personnalité. Jean-Paul II, dans la lettre aux familles, a écrit : "la famille est la première et la plus importante route de l'Eglise." C'est sur cette route que nous allons cheminer, au cours de cette année, main dans la main avec l'équipe de la Formation des Laïcs puisque nos deux projets se rejoignent autour du même thème : "la famille". Le Centre de Réflexion et d'Etudes Chrétiennes a souhaité lancer le programme 2000-2001 de façon un peu originale, c'est ce qui a donné naissance à l'idée d'une conférence sur le thème porteur de l'année. Cette soirée a permis au CREC et au SEDIF de présenter le programme des formations (programme disponible en téléphonant au 04 66 04 00 51). Bonne année de formation et à la joie d'une prochaine rencontre. Monique Manifacier
"Quelle famille pour demain ?"
Nous étions près de deux cents personnes en compagnie de Xavier Lacroix (doyen de faculté de théologie de Lyon) autour d'une question d'actualité sur "la famille". Notre éminent conférencier nous a ouvert une voie constructive et encourageante en nous redonnant l'espérance d'un idéal familial. La famille figure dans le tiercé de tête des valeurs pour quatre-vingts pour cent des jeunes interrogés dans un sondage en 1997. Elle demeure un havre de paix et de solidarité lors des épreuves de l'existence, mais elle reste fragile, voire "incertaine". La conférence s'est articulée autour de trois parties : - Bilan des avancées et des reculs : La famille compte ses heures de "lumières et d'ombres". L'étymologie du mot "famille", FAM, exprime la notion d'esclavage ! Certes, notre sens de la famille a bien évolué mais il faut avouer qu'elle est un lieu où les relations sont difficiles. Des avancées se font jour : plus grande présence du père, parité parentale, meilleure communication entre générations, réflexion plus développée lors des grands passages de la vie. Malgré ces évolutions, d'autres tendances engendrent nombre de souffrances et de drames : fragilisation du lien conjugal et du lien parental, place réellement accordée à l'enfant dans les décisions du couple, défaillances de la transmission des valeurs d'une génération à l'autre, déséquilibre dans les relations entre famille et société. - Nouveaux modèles familiaux : L'inventaire (les familles dites "monoparentales", les familles recomposées, l'union libre, la cohabitation, le "PACS", les couples homosexuels) renvoie à un échec antérieur plutôt qu'à l'invention de nouveaux modèles de vie. Derrière les questions de vocabulaire se profilent des enjeux éthiques qui impliquent le bien des personnes à commencer par celui des enfants. "C'est parce que les parents s'aiment que l'enfant se sait aimé et c'est à partir de cette relation d'amour que l'enfant construit son identité" (auteurs cités : Tony Anatrella et Philippe Julien). La conjugalité reste le meilleur fondement de la famille. - Quels fondements pour la famille aujourd'hui ? Comment bâtir une famille sur "le roc" et non sur "le sable" : le couple doit lui-même être fondé sur un acte de "parole d'alliance" pour affronter ensemble les combats de la vie. La famille, principal lieu de l'incarnation, est le lieu du "don", elle place le corps au centre de sa vie, elle est le lieu où la dimension charnelle de l'existence prend toute sa place. "Aimer la vie, c'est désirer la communiquer". La famille ne peut être à elle-même sa propre fin, elle serait étouffante, d'où la notion de "respiration sociale". Selon Jean Lacroix, "Ce qui est à craindre, ce n'est pas le groupe fort, c'est le groupe unique". La famille "société privée" se doit de communiquer avec le "social public". "Une famille heureuse n'est pas une famille où l'on se dit : qu'est-ce qu'on est bien entre nous ! mais une famille où le premier venu, accueilli, pourrait dire : qu'est-ce que je suis bien chez vous ! ". "Quelle famille pour demain ?" ou plus exactement "Quelle famille voulons-nous pour demain ?" Cette conférence était inaugurale, elle nous ouvre le chemin d'une réflexion que nous poursuivrons tout au long de l'année. Bien évidemment, ces quelques lignes sont insuffisantes pour résumer la conférence. Pour mieux comprendre nous vous conseillons la lecture du dernier livre de Xavier Lacroix, "L'avenir c'est l'autre", publié aux éditions du Cerf. (cf. présentation p. 15) Christiane Ganozzi, Monique Manifacier Après l'homélie de Jean-Paul II
Ceci n'est pas le texte prononcé par le pape mais la trace laissée en nos mémoires quelques heures plus tard. Partant de la Genèse, le pape souligne qu'il n'est point dans la volonté de Dieu que l'homme soit seul. L'homme est un être de relation, non pas seulement de "relations fonctionnelles" mais d'abord et surtout de "relations interpersonnelles", c'est cela un être de chair et c'est dans cette perspective divine que le couple trouve une signification. L'union de l'homme et de la femme devenus un dans le mariage, est une relation si forte et si grande que l'origine et le seul modèle en est la relation qui unit dans la sainte Trinité, le Père, le Fils et l'Esprit. Le couple peut être ainsi considéré comme une véritable église domestique et le pape insiste sur la grandeur de ce mystère. Parlant des enfants, le pape fait remarquer qu'une telle relation dans le couple, appelle les enfants non point comme un projet, ou prolongement mais comme un don de l'amour et cela vaut pour les enfants nés du couple et/ou de la même façon pour des enfants adoptés. Pour l'être humain, l'amour du père et de la mère est si important que seul, ce plein d'amour permet l'humanisation de l'enfant. C'est seulement si l'enfant reçoit par cet amour, sécurité et éducation qu'il peut se construire. Lorsque cet amour fait défaut, que le couple se déchire, il en résulte des dégâts si importants que la société doit les réparer. La famille est donc le lieu de construction de l'enfant et de transmission des valeurs. Le pape demande aux parents qui reçoivent tant de grâces dans le mariage, de se tourner, en particulier dans les difficultés, vers la Sainte Famille de Nazareth. René et Hélène Bosc (pèlerins à Rome du 12 au 17 octobre) |