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Info-Doc n°27

Echos de la pastorale biblique

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Echos de la pastorale biblique

Nombreux sont les groupes ou ateliers bibliques qui se retrouvent dans le diocèse. Le choix a été fait ici ou là, de l'évangile de Matthieu (celui de l'année liturgique) comme au Vigan, à Générac, dans différents districts de Nîmes, à Remoulins, à Bagnols sur Cèze… Il est heureux de constater que certains animateurs laïcs se lancent pour soutenir ces groupes. Si la Bible est un portail privilégié, elle ne peut cependant constituer le tout d'une formation chrétienne.

Les animateurs et animatrices bibliques ont maintenant l'habitude du rendez- vous annuel pour une journée de formation. Le 8 décembre, nous étions 18 (prêtres, religieux, religieuses, laïcs) des secteurs de Villeneuve lez Avignon, Bagnols sur Cèze, Nîmes, le Cailar, le Vigan et Mende réunis à la maison diocésaine. Un des enjeux de la journée : Evaluer ce que nous faisons lorsque nous lisons et interprétons une œuvre. Une double approche a permis de croiser l'étude d'un texte biblique (la scène du jugement d'après Mt 25, 31-36) et l'analyse iconographique du retable de l'hospice de Beaune (Rogier Van der Weyden, XVè siècle).

Après les premières réactions à la lecture du texte biblique, Jean-Luc Thirion nous donne des points de repères pour une étude plus approfondie : destinataires, le jugement chez Matthieu et dans le judaïsme ancien. Puis, nous travaillons en atelier : les uns étant plus attentifs à la personne du Juge, d'autres aux personnes jugées, les derniers aux critères du jugement. La remontée en grand groupe facilite une mise en questionnement.

Ensuite, Anne Doncœur nous introduit à l'étude iconographique, chacun de nous ayant sous les yeux la reproduction du retable. Une interprétation nous en sera donnée par le théologien et pasteur Faessler de Genève (cassette vidéo). Nous prenons le temps d'analyser. Nous avons essayé de rechercher en atelier les éléments communs et les différences entre ces deux interprétations du jugement dernier. Quelles théologies sont exprimées par le texte biblique, par le retable, par le commentateur de la cassette ? Débat très riche sur la façon de lire et d'interpréter. Quel est mon propre regard, celui de notre groupe ? Quelle part de projection de ce que je suis, de ce que je sais, de ce qui m'habite, comment gagner en objectivité ?

Une conviction : Un texte nous "parlera" d'autant mieux qu'on ne cherchera pas d'abord à lui faire dire ce qu'on attend, ce qu'on en connaît ou à s'y projeter. Il convient de ne pas aller trop vite aux conclusions et de consentir à la pluralité des interprétations, intéressantes et valables, lesquelles nous ouvrent d'autres horizons. Pour mieux mesurer la validité de notre travail interprétatif, discernons entre interprétation et projection. Nous risquons toujours de nous projeter trop vite dans un texte, surtout les évangiles lus et relus (commentaires, homélies, partages, sans compter leur impact affectif), tout cela, peut nous empêcher de découvrir d'autres richesses spirituelles. Si l'étude peut sembler trop rigoureuse et n'être qu'un plaisir intellectuel, elle est aussi nourriture spirituelle, enrichissement pour notre foi.

Pascale Moisy nous invite enfin au partage d'expériences de nos divers groupes bibliques de base (choix des textes, fréquence des rencontres, méthodes de travail, difficultés rencontrées). Nous prenons conscience de la place essentielle de l'Esprit Saint et du groupe pour réguler toute lecture biblique. L'étude en parallèle du texte biblique et du retable a été pour beaucoup une découverte intéressante. L'approche iconographique est un nouveau lieu prometteur à explorer, cela nous sera dans l'avenir de plus en plus demandé. Plusieurs ont exprimé l'importance de ces temps et le besoin d'être soutenus dans leur tâche d'animation.

Nelly Ricateau, Pascale Moisy, Denise Favreau et Jean-Luc Thirion

 

Bagnols sur Cèze :

Une dynamique autour de la Bible

"Expobible 2000" fut l'occasion d'organiser sur Bagnols une exposition très intéressante. Pendant 15 jours, en octobre 2000 - accompagnée de conférences et concerts, en lien avec les Eglises protestantes - une dynamique est lancée…

Il existait avant cette exposition un groupe biblique un peu en sommeil. Après consultation, il s'est avéré qu'environ soixante personnes étaient motivées par la lecture et la réflexion sur la Bible.

En fait, beaucoup souhaiteraient aborder l'Ancien Testament. Pour elles, ce fut un regret de constater que les quatre groupes allaient travailler sur les Textes de Matthieu. Les quatre animateurs, animatrices suivent, en effet du moins pour cette année, les pistes de lecture proposées pour l'Evangile de l'année liturgique (méthode du service biblique Evangile et Vie). Huit rencontres mensuelles, d'octobre à mai, autour de 8 textes sont prévues. On s'aide des renseignements utiles pour la lecture fournis par la méthode.

Il s'agit de favoriser une lecture au plus près du Texte pour noter ce qui s'y passe. Après cette lecture profitable, il est indispensable de remonter dans l'Ancien Testament et de revoir les traditions juives présentes tout au long du récit évangélique. Et de repérer la place centrale de la mort/résurrection dans l'écriture même, chaque passage pouvant être lu à cette lumière.

Roger Delmas