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Info-Doc n° 26

Dossier du mois

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Dossier du mois 

Echos du Centre de Réflexion et d'Etudes Chrétiennes

Après la Conférence inaugurale

Nous avons souhaité renouveler l'expérience de l'année dernière : lancer le programme 2001-2002 par une conférence sur le thème de liaison entre le dossier FDL ("Interprète-moi la famille") et l'un des cycles de cours proposé par le CREC. Ainsi se manifeste notre volonté de travailler ensemble dans les différents services de formation.

Nous étions donc cent quarante personnes en compagnie du Père Olivier de Dinechin (Jésuite, directeur des études au Centre de la Baume-lès-Aix, membre du Comité Consultatif National d'Ethique) autour d'un sujet particulièrement brûlant en cette première année du millénaire :

"La maîtrise du début de la vie… perspectives chrétiennes".

Notre éminent conférencier a ouvert des pistes de réflexion en nous invitant à un "immense respect devant ce qui nous dépasse". Il a souhaité dresser "un panorama des possibilités et des pouvoirs actuels sur le début de la vie humaine".

Son exposé s'est articulé autour de trois axes :

- Apparition et début d'une vie humaine

- Approche des médecins

- Réflexions chrétiennes

- Apparition et début d'une vie humaine :

De nos jours, la naissance et la mort se déroulent de plus en plus sous l'emprise de l'homme.

Devant la stérilité conjugale, des propositions d'aide à la procréation sont faites aux couples qui vivent cette épreuve toujours douloureuse. Ils souhaitent combler un désir légitime d'enfant. Les méthodes proposées sont acceptables à condition d'en respecter les limites éthiques et de veiller à ce que la décision soit prise dans une démarche d'amour et au bénéfice de l'enfant à accueillir.

- Approche des médecins :

Ils jouent un rôle d'accompagnement important. Ces techniques qui redonnent espoir au couple comportent des étapes lourdes à assumer. Ce chemin délicat peut aboutir à une naissance mais il y a un pourcentage d'échec à ne pas négliger. Devant ces demandes, plusieurs facteurs sont à prendre en compte :

• "Une médecine de désir est une médecine qui s'inscrit dans un projet d'avenir" : L'attention privilégiée au biologique et au physiologique ne doit pas faire oublier l'aspect de l'être humain.

• "Aller chercher en dehors du couple la possibilité de fécondité n'est pas conforme au projet de Dieu". Le respect de la dignité humaine suppose un lien entre parenté biologique et parenté relationnelle.

• L'acharnement à la fécondité assistée est à éviter : Lorsque l'assistance à la procréation n'aboutit pas au bout d'un certain temps, le médecin (ou l'accompagnateur) devrait donner aux parents la possibilité d'interrompre ces interventions lourdes, voire dangereuses. Un retour à la paix intérieure du couple aboutit parfois et heureusement à une grossesse spontanée…

- Réflexions chrétiennes :

Ce pouvoir de maîtriser la fécondation ne risque-t-il pas d'être destructeur de quelque chose de l'homme ? Le désir d'enfanter est un désir humain fondamental mais ce n'est pas un absolu. Il faut rappeler que la fécondité selon la Bible est une bénédiction de Dieu (Gn 1, 22-28) et le signe de la permanence de son Alliance (Promesse à Abraham d'une descendance nombreuse).

Trois dimensions sont à considérer :

• Dimension personnelle : Désirer enfanter c'est, pour l'être humain, défier la mort. Un travail de deuil est à entreprendre et le couple stérile pourra se tourner alors vers d'autres formes de fécondité (adoption, fécondité sociale ou spirituelle).

• Dimension conjugale : Devant l'impossibilité pour un couple d'avoir un enfant, les souffrances sont partagées par l'homme et la femme. La médecine ne doit pas désexualiser leur fécondité : de ces méthodes (recueil du sperme ou de l'ovule), l'intimité sexuelle est absente. L'intrusion, dans leur vie, de ces techniques n'est vraiment pas bénigne (lourdeur psychologique et thérapeutique).

• Dimension intergénérationnelle : Engendrer c'est donner un enfant à ses propres parents. "Que de joies se manifestent autour d'un premier berceau !"

La table ronde qui a suivi a réuni autour de notre conférencier le Professeur Pierre Marès, Sylvie Ripart-Neveu et Guy Masson, gynécologues obstétriciens, chargés de PMA et du diagnostic anténatal au CHU de Nîmes.

Le jeu "questions-réponses" a apporté des éclairages notamment :

• Sur le désir d'enfant chez une femme seule ou dans un couple homosexuel.

• Sur l'état psychique et affectif des enfants qui se trouvent issus de conceptions assistées. On n'observe pas plus de problèmes : Engendrer un enfant est de l'ordre de l'intimité conjugale ; l'enfant n'est pas obligé de tout savoir (cela est différent, bien sûr, dans le cas d'insémination artificielle avec donneur).

• Sur l'accompagnement des couples au moment de l'annonce du risque de naissance d'un enfant handicapé.

• Sur notre place dans la société civile pour que les techniques de recherche faisant partie de l'humain soient encadrées de limites qui ne soient pas trop des limites de complaisance. Des groupes de pression avec des points d'ancrage solides peuvent soutenir la réflexion.

Faut-il vouloir l'avancée de la connaissance à n'importe quel prix ?

Est-ce que tout ce que l'on peut faire doit être fait ?

Ne perdons pas de vue que la vérité anthropologique est de l'ordre de l'énigme et du mystère. Dieu intervient dans notre histoire mais il respecte notre liberté et nous veut responsables de nos choix. L'Eglise est chargée d'avertir, elle livre à la réflexion des éléments aidant l'homme à prendre ses décisions en conscience.

"Tout homme, du sein de sa mère à la fin de sa vie terrestre est une histoire sacrée car l'homme est à l'image de Dieu." (Titre du cycle de cours qui seront assurés par le Père Christophe Disdier-Chave à partir du 15 novembre).

Lilyane Girardot

Monique Manifacier

 

Echos de la Formation diocésaine des laics

Bilan 2000-2001

Bilan effectué à l'issue des réunions de zones avec les prêtres et les animateurs locaux des équipes FDL.

- Panorama d'ensemble :

• La participation dans les zones reste stable : 300 à 350 personnes mobilisées dans le diocèse.

• Si dans certaines équipes on ne voit que les habitués de la paroisse déjà engagés ailleurs, dans d'autres on note un renouvellement des personnes (la venue de catéchistes, de personnes en souffrance).

• Parfois des anciens sont partis, des nouveaux sont arrivés. La quantité a diminué, la qualité y a gagné.

• A Beaucaire, la formation a été décentralisée au niveau de réunions de quartiers dont la base de travail a été le dossier "Dessine-moi la famille".

• Rajeunissement des équipes dans les lieux où les rencontres sont organisées en soirée.

- Réception du dossier :

• Apprécié dans l'ensemble, le plus souvent travaillé en entier.

• Partage et dialogue résultent de la préparation du dossier par les animateurs avant la rencontre.

• Déception de certains qui trouvent que nous imposons le thème et ne répondons pas aux demandes (cependant le sujet choisi l'est toujours en fonction des besoins cernés).

• Les ateliers bibliques sont appréciés et donnent lieu à des échanges fructueux.

• Modulation du dossier selon le public concerné.

- Présentation du dossier 2001-2002 : "Interprète-moi la famille"

Au cours de la brève présentation, le dossier apparaît plus technique, délicat, difficile ; les animateurs se demandent s'il seront compétents. Qu'ils se rassurent, la fiche de présentation aux animateurs et les points de repères les aideront à bien cerner la rencontre.

Conclusion :

Le dossier reste une base utilisable, près des problèmes des personnes. Un travail, avant les rencontres avec l'équipe, permettrait aux animateurs d'être à l'aise et de faire dialoguer, partager…

Lilyane Girardot

 

Journée diocésaine des animateurs FDL

22 septembre 2001

 

Bien que moins nombreux que les années précédentes à cette journée, nous ne pouvons que nous réjouir de l'intérêt qu'elle a suscité, notamment du fait de l'intervention du Père Serge Cauvas, vicaire général, le matin et de Renée Martinez, sage-femme au CHU de Nîmes, l'après-midi.

• Le matin :

C'est avec beaucoup de délicatesse que fut abordée la rencontre n° 2 du dossier "Les blessés de l'amour". Il apparaît clairement que l'Eglise est questionnée par ses frères et sœurs qui souffrent à cause du veuvage ou de situation d'échec de leur couple entraînant séparation ou divorce.

- Devant la grande épreuve du veuvage, nous sommes démunis, le conjoint reste seul, perd courage et aura besoin d'un entourage affectueux pour le soutenir.

- Quant aux personnes séparées ou divorcées, elles portent en elles des questions lourdes et vitales, là aussi, il appartient à l'entourage de les accompagner, de les aider à retrouver un équilibre affectif… Pour les chrétiens, il est important qu'ils sachent que par leur baptême ils appartiennent toujours à la communauté d'Eglise qui ne les abandonne pas… en fait Dieu n'abandonne personne.

Le Père Cauvas nous a rappelé cette orientation diocésaine n° 5 "Accueillir les situations nouvelles avec amour et dans la foi", qu'il nous invite à relire (Eglise de Nîmes n° 5, mars 1993, p. 143-144), il a insisté sur le fait que l'Eglise a à écouter avant de parler, accueillir avant de juger, annoncer plutôt que de dénoncer…"

Des voies pastorales sont à rechercher pour rejoindre les personnes qui vivent ces situations. Il a aussi insisté sur la nécessité de préparer les jeunes couples au sacrement de mariage et sur l'intérêt de les accompagner après leur mariage.

Après ce riche échange, des ateliers ont été proposés avec des questions concernant les souffrances des personnes en échec de couple, leurs attentes, l'interrogation des communautés chrétiennes devant ces situations, les clarifications souhaitées sur la position de l'Eglise et l'attitude pastorale mise en œuvre.

Il n'est pas possible de noter ici toutes les richesses évoquées au cours des carrefours, il faut rappeler cependant que le diocèse de Nîmes compte des lieux d'accueil et d'écoute pour les couples en difficulté qui peuvent y exprimer leurs souffrances.

• L'après-midi

Au cours d'un exposé de qualité autour de la rencontre n° 3 "L'évangile de la vie", Renée Martinez nous a fait part de son expérience au centre de planification pendant de nombreuses années et au service d'obstétrique du CHU de Nîmes. Elle nous a fait vivre toutes les situations délicates et concrètes qu'elle a rencontrées soit au sujet de la contraception soit au sujet de l'avortement.

Sachant qu'on vit dans une société qui prône le "zéro défaut" et qui croit que tout ce qui est différent est raté, elle nous a fait mesurer combien cela est difficile à vivre en tant que soignant chrétien, mais aussi combien une écoute attentive peut aider même si parfois, hélas, le résultat de l'entretien est négatif.

La mise en ateliers qui a suivi a permis de réfléchir et d'échanger à propos des liens entre don de soi et don de la vie qui ne font qu'un dans l'amour, à la position de l'Eglise et au message à en tirer.

Il a été évoqué que l'Eglise nous invite à nous interroger en profondeur avec discernement et en conscience, que la vie est à respecter dès son commencement. Il a été soulevé aussi le problème de la douleur à l'annonce d'un handicap et comme il est important d'écouter dans le respect de cette douleur.

Les temps d'atelier reconnus trop courts dans l'ensemble ont tout de même permis un dialogue dans la sincérité et le partage.

Au cours de cette journée il n'a pas été possible de présenter la manière pédagogique de traiter le dossier et de donner le fil conducteur, il a fallu choisir et nous avons privilégié les interventions venant de personnes qui pouvaient nous faire partager les réalités du terrain et nous introduire à une réflexion plus approfondie.

Ayons donc, tous ensemble, le souci de nous former et d'en aider d'autres à se former non seulement pour acquérir un savoir mais surtout, pour ouvrir notre intelligence à l'écriture en lien avec la pastorale diocésaine afin de mieux servir la mission qui est la nôtre : Annoncer la Bonne Nouvelle.

Lilyane Girardot

 

Faites-nous parvenir sans faute des nouvelles de vos équipes. Merci.

Rappel de la journée réservée aux animateurs ou futurs animateurs

le 12 janvier 2002 de 9h à 17h

au centre diocésain présentée par un conseiller en formation.