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Initiation au Dialogue interreligieux |
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2ème rencontre : le bouddhisme |
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Lors de notre dernier article nous avions souligné : - que l'unité du genre humain est plus fondamentale que les différences, celles-ci étant mises en avant pour reconnaître que cette unité est d'un autre ordre, elle est d'origine divine. - que les croyants des autres religions sont partie prenante du salut en Jésus-Christ. L'approche de cette journée nous remet dans la même optique et, c'est du bouddhisme qu'il a été question. Le matin, Madame Claire Ly nous a fait un exposé riche, animé, pédagogique sur cette religion qui fascine tant nos contemporains et dont la tradition diffère de notre tradition occidentale. La conception du monde pour les bouddhistes est différente de la conception occidentale. En effet, le bouddhiste ne se pose pas de question sur le monde, il ne cherche pas à savoir ; ce qui l'intéresse c'est le cheminement spirituel de l'homme. Tous les êtres vivants sont pris dans un cycle infernal sans commencement ni fin ; le mot éternel est inconnu, la vie est toujours limitée : on nait, on vit, on renait L'homme est prisonnier de la loi karmique : tout acte positif entraîne un fruit positif, tout acte négatif entraîne un fruit négatif, le positif n'annule jamais le négatif Tout est souffrance. Le Bouddha, l'Eveillé va essayer de libérer l'homme de cette souffrance par l'enseignement du "chemin du milieu" qui l'amène vers le Nirvana. Dans le bouddhisme, on parle de compassion plutôt que d'amour au sens chrétien du terme. Il existe une multitude de courants bouddhistes. L'après-midi nous avons entendu le témoignage passionnant de Daniel Pont, moine bénédictin d'En Calcat, qui a vécu dans un monastère bouddhiste pendant 5 semaines. Cette rencontre a constitué pour lui un choc culturel qui l'a obligé à revisiter sa foi, à se laisser traverser par l'expérience de l'autre. Le mode de vie très rude du monastère bouddhiste amène à ne plus penser à soi mais à être présent à chaque instant pour en goûter toute la plénitude, arriver au vide, à la vacuité, au manque de dualité etc Importance du corps dans le bouddhisme zen, corps dans lequel on se noie pour arriver au cur de l'être "c'est en se dépouillant soi-même qu'on va à la rencontre de l'autre dans l'humilité" Après ce témoignage ont suivi des ateliers où chacun a eu à s'exprimer sur la souffrance d'après un texte de D. Girra "Le Sermon de Benarès". Enfin, l'après-midi, une ressaisie de la théologie chrétienne à la découverte du bouddhisme par le Père Jean-Marc Aveline a terminé cette étude. Dans ces rencontres, nous découvrons petit à petit, que l'engagement dans le dialogue interreligieux à partir de la foi chrétienne demande connaissance et compréhension de l'autre ; on ne peut pas faire l'économie de l'approfondissement de notre propre croyance. La qualité du dialogue interreligieux n'est pas sans rapport avec la qualité des relations que l'on voudrait voir naître entre les communautés humaines. Nous pouvons conclure en rappelant ce que disait le Père Jean-Marc Aveline : "Dieu est toujours plus grand, il dépasse le langage que nous avons pour le dire" La journée s'est terminée par l'Eucharistie pour ceux qui le souhaitaient ; elle fut dense et riche. A suivre pour d'autres découvertes ! Sabine Charlet, Liliane Girardot |